L’Atelier, en creux dans la ville – un texte de Carine Salgas

atelier pano 2

L’Atelier, en creux dans la ville

 

Des murs blancs, purs, membranes légères.

Les fenêtres, quatre fois dans deux directions différentes, paupières ouvertes à la lumière, à la sauvagerie d’un jardin secret.

Des angles vagues, presque indisciplinés.

Nous sommes au centre d’un sillon où naît la pulsation, invités à tirer un fil, le mordre, le dérouler, s’y lier.

L’Atelier, en creux dans une âme, berce même l’acide, le noir des plaques, les fers perclus, la colophane, baumes, résines, cires, les grains d’humeurs éparpillées sur les reliefs lisses des murs et des tables.

Étrange simplicité, veloutée, antre de magicienne.

Et la machine, puissante, prête à appareiller, invite au voyage.

Une femme parfois, dans cette chrysalide, parle seule mais avec toutes les voix d’encres évadées de leur étagère ou d’une mémoire éclose.

Carine Salgas

Entre deux rives de cuivre

Une presse avec ses vérins latéraux, sa roue à rayons pour transmettre la force, la pression, écraser pour restituer l’infime, la trace laissée entre deux rives de cuivre, le voyage d’un creux, fier de ses berges, un trait sombre, qui sombre d’oubli ?

texte de Serge Donès

0956

photo © Herman Hola