Solo show Galerie Lligat

La galerie Lligat présente la première exposition personnelle de Muriel Valat-B « Plissements » où seront présentées les œuvres sur papier et les œuvres textiles. Depuis les années 90, Muriel Valat-B travaille entre l’Allemagne et les Pyrénées Orientales. Sa recherche plastique – gravure et art textile – est traversée par l’acte d’écriture.

Le geste de plier, qu’elle veut minimaliste, n’est pas relié à la seule pratique de l’art textile. Sur ses gravures, Muriel Valat-B appose des morceaux d’étoffes qui côtoient l’encre et ses sillons allant jusqu’à visuellement créer une impression de pli et de dépliement. Les directions données à sa recherche qui alimentent différentes séries sont traversées par une même tension expérientielle et une même conduite résumée par l’artiste :  « Plier c’est écrire ».

« Du bout des doigts, plier le tissu, interrompre sa surface, contrarier son déroulement. À l’endroit
du pli, un pan disparaît. Par son apparition, le pli manifeste l’espace de la disparition ; il éclipse un espace, il crée un espace. Dans un seul et même geste, le pli opère un mouvement contradictoire de présence/absence.
On ferme un pli, on ouvre un précipice. Le pli appelle une mémoire à fleur de peau, aménage un lieu pour ce surgissement ; sismographe, il trace la ligne, où rejouer la secousse. L’envers devient l’endroit où cela même affleure à la fois caché et libéré dans le pli. Plier c’est déplier. » 
— Muriel Valat-B, 2021.

Galerie Lligat, espace 3

Rencontres de BIENNE/Bieler Gespräche/Incontri di BIENE

Parler plus loin :

sélection 2021

aux RENCONTRES DE BIENNE/BIELER GESPRÄCHE/INCONTRI DI BIENE

Témoigner

Parler plus loin rassemble une centaine de textes poétiques courts, inspirés par des témoignages sur le rapport à la langue étrangère : la langue de l’autre en soi ou de l’autre-soi. Ces témoignages ont été recueillis par l’auteure, Muriel Valat-B, auprès de femmes de plusieurs générations, ayant un rapport privilégié avec une ou plusieurs langues étrangères.

La dimension d’écoute et d’échange est primordiale dans ma démarche d’écriture.

De l’étrangeté à l’intimité

Parler une langue étrangère peut être vécue comme une imposture, une indiscipline, parfois comme une libération, toujours comme une expérience transformatrice. Les femmes interviewées expriment souvent leur étonnement quant à leur propre parole dans une langue étrangère, étonnées de dire parfois des choses qu’elles n’avaient pas prévu de dire, qu’elles ne savaient pas. Elles se sentent souvent une personne différente.

Dans la nouvelle langue quelque chose s’exprime qu’on n’avait pas vu, peut-être parce que ce n’était pas là ?

À partir de fragments choisis dans les interviews, émergent des bouts de narration, libérés de l’anecdote, multiples lignes de fuite. L’auteure introduit un peu de désordre dans l’histoire et privilégie l’atmosphère sonore plutôt que le sens pour créer une brèche dans l’identité de la personne, créer suggérer /un nouveau personnage qui se défait au fil …

Au fil des rencontres, je suis allée à la recherche de la saveur de l’expérience plus que de l’histoire, de l’anecdote. Écouter ce désir de la langue nouvelle, ce désir d’être «autre», et sous le sens apparent de ce qui est dit, débusquer une autre parole, encouragée, prononcée par la nouvelle langue. Comment une langue étrangère réveille l’autre en nous ? Comment et peut-être justement parce qu’elle n’est pas complètement maîtrisée, qu’elle nous échappe souvent, la langue étrangère est-elle au plus près de nous ? »

La question sous-jacente émerge peu à peu : Qui parle ?

Le désir d’écrire et d’explorer cette parole d’émancipation (au sens le plus large) s’est alors manifesté ainsi que le souhait d’interviewer d’autres femmes sur leur propre expérience, leur rapport intime à la langue étrangère.

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N’importe qui peut faire n’importe quoi

STUDIOLO L’ART DE RIEN 2 PLACE JOSEPH SÉBASTIEN PONS À PERPIGNAN 

EXPO COLLECTIVE DU 35 MAI AU 14 JUILLET 

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HyGièNe DeS éDeNS

Le collectif After and or According to, Émilie Akli, Gilles Bingisser, Xavier Bismuth, Judith Estela Britez di Sano, Alex Chevalier, Chantal Collec Pellerin, Marianne Colombani, Marie Cécile de Beyssac, François Fondeville, Guillaume Fosse, Pierrette Gaudiat, André Geertse, Michel Giroud, Rafael Gray, Max Horde, Joël Hubaut, iF collectiF, Won Jy, Piotr Kowalski, Maëlle Labussière, Yves Lappert, Alain Léonésie, Martin Mc Nulty, Bruno Mercet, Sylvie Mir, Nous Horizons, Beth O’Grady, Wan Seok Oh, Lisbeth Parisius, Ulla Pedersen, Ugo Pipo, Isabelle Poussière Poussier, Thomas Seto et Hyunjoo Son, Muriel Valat-b, Ankie Van Dijk, Martine Viale et Max Wayse. 

Accrochage
Phalènes / tapisserie Rafaël Gray

Chapelle de Planèzes

Les rouges de Mark Rothko et les carrés imbriqués de Josef Albers ont laissé des traces dans ces tissus. Tissus plissés comme des coquillages, conques roses sur carrés rouges, conques rouges sur carrés roses sous le demi-cercle de l’abside. Tissu-peau, peau-organe, organe-tissu. La vit naît d’un pli.

Les Conques ensemble réalisé spécialement pour la chapelle

Phalènes, poétique de l’état aérien

Dans la série Phalènes 2020, l’exploration se fait plus dynamique. Dynamisme de la forme et de la pensée imaginante. Du fait du matériau très léger, sensible au moindre déplacement de l’air, les Phalènes peuvent prendre les formes les plus variées. Elles n’ont plus de forme fixe ; elles deviennent mouvantes, formes ouvertes à l’infini comme notre imagination. Elles vont et viennent entre la constitution et la mobilité.

Avec l’air, le mouvement prime la substance. L’air, élément invisible mais bien réel, matérialise les forces cachées, manifeste le potentiel de transformation.

L’œuvre n’est plus là pour elle-même mais pour rendre visible l’élément air, pour manifester le dynamisme, et éprouver en nous-même l’instabilité comme fondement et condition nécessaire à la vie.

Sources : Gaston Bachelard, l’air et les songes

The Moths

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Rathenauhalle, Berlin

The Moths

Die Serie The Moths (Die Nachtfalter) ist in Begleitung von Virginia Woolf’s Werken The Waves und The death of the moth entstanden.
Sie besteht aus 17 “stoffarbigen” Arbeiten (Organza und Garn) und 10 schwarz/weiss-Arbeiten, Grafit auf Papier.
Woolf’s Schreibweise ist für eine bildende Künstlerin sehr anregend, sehr poetisch.
Ihre Wörter sind in meine Arbeit eingedrungen, wie das Garn in den Organza.

Blandine Margoux, Literaturwissenschaftlerin, ist die Affinität meiner Arbeit mit der Welt Virginia Woolf’s aufgefallen und hat den Dialog mit ihr möglich gemacht (z.B. die Textilien, die Farbe grün, das Spiel mit den verschiedenen Schichten, Transparenz und Opazität, verschleiert/unverschleiert, die widersprüchliche Bewegung des Zeigens und des Versteckens).
Woolf is fascinated with gossamer veils and diaphanous textures, turning semi-transparency into a concept, a metaphor for phenomenological consciousness and poetic creation.
The dynamic of Woolf’s writing plays on opacity to reach transparency and with the duality veiled/unveiled *

Für dieses Projekt, habe ich ein sehr leichtes, transparentes und schillerndes, changierendes Material, Organza, und Transparentpapier ausgewählt.
Diese Materialien eignen sich sehr gut um den Raum zwischen Transparenz und Opazität zu ergründen und in die Tiefe zu tauchen. Sie eignen sich auch um die Welt der Empfindungen, die Überlagerung unserer Wahrnehmung wiederzugeben.

Was passiert « darunter » ? Wo ist innen, wo ist aussen ? Was ist uns näher, die Oberfläche oder die Tiefe ? Was wird versteckt durch den Stoff, was wird eher enthüllt ?

Die Durchsichtigkeit, das Zerbrechliche und das Zarte dieser Materialien verweisen auf die Intimität und auch die Vergänglichkeit des Lebens.
In der Kurzgeschichte The death of the moth wird der Nachtfalter zum Symbol des Verlangens an der Sonne zu verbrennen. Er fliegt so lange ums Licht bis er verbrennt, kleines ephemeres Wesen, das sich nach dem unvergänglichen Licht sehnt. Er symbolisiert dabei das Bild eines Künstlers, der Materie im Kunstwerk in eine neue Daseinsform verwandelt.
Ephemere ermöglicht den Wandel der Materie und bedeutet hier Gestaltswandel, Lebensfeier, nicht Tod.

* Virginia Woolf
© Catherine Lanone in Virginia Woolf or the Transparence of Opaqueness